Artículos de actualidad de la UIT-CI




Artículos de actualidad sobre Ucrania



NI OPRESIÓN PATRIARCAL NI COLONIAL: ¡TODAS CON PALESTINA! ¡POR UN MOVIMIENTO FEMINISTA ANTI-IMPERIALISTA E INTERNACIONALISTA!



Estás aqui : Portada » Actividades y Campañas » UIT-CI » Otros Idiomas

Réunion des organisations révolutionnaires de gauche. Istanbul 1 a 4 Novembre, 2012

Déclaration à propos de l’Europe, face à la crise et à la grève du 14N

, 4 November 2012




1.- La crise du capitalisme mondial se concentre spécialement en Europe. La menace de faillite des Etats sous le poids de la dette accumulée, les plans d’austérité contre les travailleurs/travailleuses et la résistance contre ces mesures auront des conséquences décisives dans la prochaine période.

2.- La crise, loin d’être en voie de solution, s’aggrave dans une spirale vertigineuse. Si dans la première étape 2007-2008 elle s’est manifestée comme une faillite du système financier, aujourd’hui la crise s’est transformée en menace de faillite des Etats. D’énormes sommes, procédant des fonds publics, ont été livrées à la banque; sommes qu’on entend aujourd’hui faire payer aux travailleurs/travailleuses; ce, grâce aux politiques de réduction des dépenses publiques et de licenciements massifs dans le secteur public. Des mesures qui, à leur tour, replongent l’économie dans la récession, tout en augmentant le chômage et la réduction de la consommation.

3.- Pour les travailleurs, les conséquences sont graves : 25 millions de chômeurs dans l’UE, soit en moyenne 11% de la population travailleuse, taux atteignant 25% en Grèce comme dans l’État espagnol, et frappant presque la moitié des jeunes. On assiste également à la chute des salaires et des pensions, à l’augmentation généralisée de la journée de travail, à la réduction des services publics essentiels (santé, éducation...). De milliers de familles travailleuses sont expulsés de leurs maisons; la pauvreté grandit et le nombre de suicides augmente; on perd des conquêtes relatives au droit du travail, des acquis résultant de décennies de luttes ouvrières. Cette situation est particulièrement dure pour les travailleurs immigrés, contre lesquels on durcit la législation, les criminalisant et les privant du droit le plus élémentaire, celui de chercher un travail; travailleurs contre lesquels, encore, on développe des politiques xénophobes, provocatrices de division au sein de la classe ouvrière.

4.- Trois pays se retrouvent en plan de sauvetage, sous intervention directe de ce qu’on appelle la troïka (soit, l’UE, la BCE et le FMI) : la Grèce, l’Irlande et le Portugal. Au lieu de se voir prêter une somme d’argent pour éviter la faillite, ces Etats sont obligés de mener de très dures attaques contre les travailleurs. Or, loin d’alléger la situation, lesdits plans de sauvetage ont des effets démolisseurs pour l’économie: non seulement ils ne réduisent pas la dette publique, mais ils l’augmentent. L’Etat espagnol, par ailleurs, est sur le point d’être soumis à un plan de sauvetage, celui-ci prévoyant encore des aides au secteur bancaire. Car l’objectif de ces plans n’est pas d’améliorer la situation du pays, mais d’éviter aux banques concernées de se retrouver en situation de non-paiement vis-à-vis de leurs créditeurs, soit notamment les banques allemandes et françaises.

5.- Dans la crainte d’une réaction populaire, des secteurs de la bourgeoisie commencent à parler de combiner l’austérité avec une politique de croissance de l’activité productive. Le porte-drapeau de cette position est le président social-démocrate français, F. Hollande, qui, lui, serait disposé à réviser le programme de réduction drastique du déficit, politique si chère à la présidente allemande, A. Merkel. En réalité, les discussions de ces présidents ne portent que sur les rythmes et délais, leurs politiques respectives constituant les deux faces de la même monnaie: celle qui entend faire porter aux travailleurs le poids de la crise. Aussi, Hollande lui-même vient de présenter un plan de coupures.

6.- La dette publique, tel qu’en Amérique latine dans les années 90, ne cesse de croître. Or, cette dette est aussi injuste qu’impayable. Pour certains, il est nécessaire d’expertiser la composition de la dette publique: il faut des audits, disent-ils, pour déterminer, d’une part, la somme qui correspond au versement des salaires et au financement des services publics (partie caractérisée de dette légitime) et, d’autre part, la somme qui correspond aux aides destinées aux banques ou à financer des politiques contraires aux intérêts des classes populaires (partie caractérisée de dette illégitime).
Mais de telles consignes, audit et discrimination entre dette légitime et dette illégitime, constituent une orientation paralysant la mobilisation contre la dette. De plus, cette orientation ne tient pas compte du fait que la dette publique n’est que la conséquence des politiques néo-libérales menées au cours des années 90: celles-ci ont en effet instauré l’allégement des charges fiscales des entreprises et des secteurs de la bourgeoisie, ainsi que le détournement massif des fonds publics. Les travailleurs ne sont donc pas responsables de la dette publique, et c’est pourquoi nous exigeons le non-paiement de la dette. La banque doit être nationalisée sans indemnisation aucune, mise sous le contrôle des travailleurs, au service d’un plan d’urgence contre le chômage, contre la précarité, pour la création d’emplois publics et stables.

7.- La crise actuelle nous place devant un dilemme : accepter la politique de destruction massive de forces productives sous toutes ses formes (intensification des fermetures d’entreprises, intensification du chômage et de la misère, recul généralisé…), l’alternative étant la suivante: ou la politique exigée par les capitalistes pour récupérer leurs taux de profit, ou la lutte pour en finir avec le capitalisme, pour construire un système économique sous contrôle et au service de la majorité ouvrière et populaire. Il faut exproprier les industries stratégiques, il faut avancer vers le socialisme.

8.- La crise a dévoilé l’essence du projet de l’Union Européenne: une Europe au service du capital, plus particulièrement du capital financier, et en concurrence avec d’autres puissances impérialistes. Aujourd’hui, il est question d’un instrument pour imposer, dans toute l’Europe, une offensive sans précédent contre les travailleuses/travailleurs. L’Union Européenne est un front d’Etats clairement hiérarchisé. Il n’y a pas eu d’affaiblissement des Etats nationaux, ni d’orientions visant à favoriser la construction d’un quelconque supra-état européen. Bien au contraire, le transfert de souveraineté opéré dans le terrain économique pour une meilleure coordination -du point de vue des intérêts capitalistes-, s’est accompagnée du dispositif suivant: renforcement de l’Etat et tant qu’instrument de domination de classe, tendance au bonapartisme, recul des libertés démocratiques, intensification de la répression, retour de politiques réactionnaires envers les femmes, avec la reprise de l’importance des institutions réactionnaires, telle l’Église catholique par exemple; et en politique extérieure: implication croissante auprès du gendarme américain, dans les interventions contre les peuples. En effet, l’Union européenne n’est pas porteuse de démocratie mais d’impérialisme et d’oppression. En conséquence, et moyennant le renforcement de l’Etat national, aucune place n’est laissée aux légitimes et historiques revendications des peuples opprimés, dans le cadre des différents Etats européens; aucune place à l’autodétermination nationale.

9.- De la même manière que le capital financier prédomine sur d’autres secteurs capitalistes, l’Allemagne, ainsi que la France dans une moindre mesure, imposent leurs intérêts sur les pays périphériques. Aussi, les différences de conditions de vie entre Etats se creusent, la politique imposée par la BCE favorisant, en effet, les coups spéculatifs contre les finances des Etats les plus faibles. Les exigences imposées au nom de la défense de l’EURO entrainent une charge qui, dans les pays les plus frappés par la crise, s’avère impossible à supporter. Aucune réforme favorable aux travailleurs n’est possible dans l’Union Européenne; il faut donc exiger la rupture. Nous ne posons pas cette dénonciation pour revendiquer la souveraineté de chaque Etat, mais dans une perspective de lutte pour l’internationalisme ouvrier et pour une véritable unité entre les travailleurs et les peuples de l’Europe. Une unité basée sur la revendication d’une économie mise au service de la classe ouvrière. Une unité basée sur l’égalité entre les peuples et les nations. Notre objectif: les Etats-Unis Socialistes d’Europe.

10.- Face aux plans du patronat, des gouvernements et de l’Union Européenne, les réactions des travailleurs et des secteurs populaires ont été limitées par l’action de la bureaucratie syndicale. Les Directions syndicales et de la CES ont tenu, tout bonnement, un discours prônant la passivité, la démobilisation, la conclusion d’accords qui n’ont fait que consolider les reculs des travailleurs. Il n’y a pas eu de politique syndicale pour étendre et coordonner les luttes de résistance, mais bien au contraire, une politique pour isoler les luttes, pour éviter qu’elles puissent se développer et échapper au contrôle desdites Directions. Néanmoins, et malgré la politique de la bureaucratie, la résistance des travailleurs s’accroît. La Grèce se trouve à la tête de cette résistance, avec déjà 19 grèves générales. Il y a eu également des mobilisations générales dans d’autres pays européens. Il est donc urgent de développer des courants de gauche à l’intérieur des syndicats, avec une coordination au service des luttes.

11.- La jeunesse a eu un rôle de protagoniste dans ces mobilisations (comme les Indignados/15M, par exemple) qui reflètent l’influence internationale de la montée révolutionnaire intervenue en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Au sein du mouvement, les exigences rejetant toute forme de bureaucratie se sont combinées aux difficultés d’organisation et au manque de continuité. Il est donc nécessaire d’orienter les efforts de ces milliers de jeunes vers une confluence avec les luttes ouvrières.

12.- Les plans anti-ouvriers étant centralement coordonnés par les gouvernements et la troïka, la résistance aux mêmes se doit donc d’être internationale. Le caractère internationaliste permet d’accroître la conscience ouvrière. L’approbation du mémorandum par le Parlement grec sera l’étape suivante dans l’application des mesures. Les syndicats grecs ont convoqué deux journées de grève générale, les 6 et 7 novembre. Aussi, la première responsabilité des syndicats européens est de transformer la lutte des travailleurs grecs en mobilisation de toute la classe ouvrière européenne. La défaite des plans de la troïka serait cruciale pour le futur de toutes les luttes de résistance ouvrière en Europe, et elle ouvrirait une crise politique profonde en Grèce et dans l’ensemble de l’UE. Nous appelons à manifester sa solidarité avec la lutte des travailleurs grecs.

13.- La situation actuelle amoindrit l’importance de la convocation d’une journée de luttes dans toute l’Union Européenne, avec une grève de 24 heures au Portugal, en Grèce, Chypre, France, Belgique et dans l’Etat espagnol. D’une une telle extension, il s’agit là de la convocation la plus importante de ces dernières décennies. Il est donc nécessaire de soutenir cette journée de lutte et de grève par tous les moyens possibles, en exigeant des directions syndicales qui l’ont convoquée de ne pas en rester à la démonstration de force isolée du mouvement ouvrier européen mais, au contraire, que continuité soit donnée à travers un plan européen de lutte.

14.- Construire une alternative n’est pas un simple processus syndical, mais un processus essentiellement politique. Il s’agit d’une alternative ouvrière qui aura à rompre avec le capitalisme, dans la logique de l’internationalisme. Dans les pays les plus frappés par la crise, les travailleurs ont déjà commencé à chercher une alternative à la gauche de la social-démocratie, alors que cette dernière s’est vue particulièrement sanctionnée au cours des dernières élections, à travers différentes expressions de vote. Notre engagement est de contribuer à la confluence des forces, de façon à rendre possible une Internationale ouvrière. Selon nous, il faut reconstruire l’IVème Internationale.

Istanbul, 4 novembre 2012.

Comité de Liaison Internationale (Front Ouvrier-Turquie, Lutte Internationaliste-Espagne).

Unité Internationale de Travailleurs – Quatrième Internationale (UIT-CI).

Groupe Socialiste Internationaliste (GSI) – France.

Ir a la versión en catalán   

Ir a la versión en catalán