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Déclaration à propos de l’assassinat de Mohamed Brahmi et la situation en Tunisie

, 26 juillet 2013




Six mois après l’assassinat de Choukry Belaïd, le Front Populaire tunisien est frappé de nouveau par l’odieux assassinat de Mohamed Brahmi, fondateur du parti Courant Populaire. Nous condamnons cette attaque contre la gauche, la seule force qui peut donner une perspective révolutionnaire au peuple tunisien.

1. Nous exprimons toute notre solidarité à la famille du camarade assassiné, à son parti et au Front Populaire. Nous exigeons une enquête et la condamnation des auteurs matériels et des responsables politiques de ce crime. Enfin, nous dénonçons le fait que l’assassinat de Belaid reste encore impuni.

2. Le gouvernement d’Ennahda garde l’entière responsabilité politique des assassinats de Brahimi et Belaid parce qu’il soutient l’impunité. La Troïka n’a résolu aucun des problèmes des travailleurs et du peuple tunisien qui ont mené à la révolution qui a dégagé Ben Ali. En effet, elle n’a pas avancé vers la rupture avec l’ancien régime (faire le ménage dans les forces de securité et de la justice). Au contraire, sa politique néolibérale a déteriorié les conditions sociales, le chômage et la misère des travailleurs et des jeunes tunisiens.

3. Après la chute de Morsi en Egypte, le peuple tunisien a commencé à organiser des mobilisations pour dégager le gouvernement islamiste. Nous soutenons cette lutte dont l’objectif est de se réapproprier la révolution et de remettre le processus sur les rails de la satisfaction des besoins des jeunes et des travailleurs. Cependant, il faut mettre en garde contre le risque d’une intervention militaire : l’armée s’érige en Bonaparte, au dessus des confrontations sociales et essaie d’imposer ses règles, qui n’ont rien à voir avec les aspirations populaires. L’appel du général égyptien Al-Sisi au soutien populaire en faveur de la répression approfondit les divisions et cherche à obtenir la légitimité pour s’imposer. La répression actuelle contre les bases des Frères Musulmans ouvre la porte à la répression contre la gauche et les forces populaires. La seule garantie pour la continuité de la révolution est la mobilisation permanente des jeunes et des travailleurs en lutte pour les droits démocratiques et sociaux.

4. Nous pensons que la seule manière de répondre aux besoins des masses tunisiennes est de mettre les ressources du pays au service de la lutte contre le chômage, avec des plans d’embauche publique, l’annulation de la dette et la rupture avec l’Union Européenne qui protège les intérêts des multinationales responsables du pillage du pays. Cela doit être lié à l’approfondissement de la rupture démocratique avec l’appareil répressif de l’ancien régime. Si la révolution n’avance pas dans ses objectifs sociaux, les conquêtes démocratiques sont en danger, et l’intervention de l’armée ne pourra mener qu’à un retour en arrière.

5. L’approfondissement de la révolution est impossible si elle se fait avec des alliances politiques qui n’ont pas un programme clair de défense des intérêts des travailleurs, des paysans et de l’armée de jeunes chômeurs abandonnés par la politique du gouvernement islamiste. Le choix n’est pas seulement entre l’islamisme et la laïcité, parce que les deux peuvent mener une politique néolibérale.

6. C’est pour cela que nous pensons qu’il n’y a aucune perspective révolutionnaire avec des secteurs de l’ancien régime, comme Nidaa Tounes, ni avec la formation d’un gouvernement de salut national. Seul un gouvernement des travailleurs, par et pour les travailleurs sans lien avec l’ancien régime ni avec l’islamisme néolibéral, formé par des forces révolutionnaires et des organisations politiques et syndicales de travailleurs peut donner une réponse aux masses tunisiennes.

Istanbul, le 26 juillet 2013

Comité de Coordination UITCI/CEI – Unité Internationale des Travailleurs / Comité de Liaison Internationale (FO, Turquie ; LI, Etat Espagnol)

GSI (Groupe Socialiste Internationaliste, France)

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